L'allergie alimentaire est une réaction d'hypersensibilité de l'organisme aux aliments impliquant le système immunitaire ...
Allergies alimentaires : qu'est ce que c'est ?
Quelles en sont la fréquence et les causes ?
La fréquence de l'allergie alimentaire, difficile à évaluer, est estimée en Europe à 4,7 % chez l'enfant et 3,2 % chez l'adulte.
Il semble qu'elle ait augmenté au cours des cinquante dernières années, sans qu'on ne sache encore avec certitude si cette tendance participe de la croissance générale des maladies allergiques ou répond à des causes spécifiques. Toujours est-il qu'une allergie respiratoire préexistante, notamment aux pollens, peut prédisposer à la survenue d'une allergie croisée à un aliment.
Les allergènes alimentaires les plus fréquemment impliqués en France sont :
- chez l'enfant : le lait, l'oeuf, l'arachide et les fruits à coque,
- chez l'adulte : les fruits de la famille des prunoïdés, les fruits responsables d'allergies croisées avec le latex, les ombellifères, la farine de blé et les fruits à coque.
De nouveaux allergènes, dénommés "émergents", sont régulièrement identifiés, au nombre desquels on compte la farine de lupin, la noix de cajou, les mollusques, les laits de brebis ou de chèvre, le sésame ou encore le sarrasin.
Quels sont les symptômes d'une allergie alimentaire ?
Les manifestations cliniques, souvent liées à la présence d'anticorps IgE dirigés contre l'aliment, sont consécutives à la libération de différentes substances inflammatoires dont la plus importante est l'histamine.
Les symptômes peuvent être digestifs ou concerner d'autres organes comme :
- la peau, avec l'apparition d'une urticaire ou l'entretien d'une dermatite atopique,
- les muqueuses avec la survenue d'un oedème de Quincke
- les bronches avec le déclenchement de crises d'asthme.
La forme clinique la plus redoutée est le choc anaphylactique, qui s'accompagne d'une chute de tension, d'un malaise, et peut parfois connaître une issue fatale.
De façon plus anecdotique, certaines allergies alimentaires ne se manifestent qu'à l'effort : l'aliment impliqué peut habituellement être consommé sans incident mais s'avérer responsable d'urticaire et/ou d'oedème lorsqu'une activité physique fait suite à son ingestion.
Manifestations cliniques de l'allergie alimentaire
Manifestations digestives
1 .buccales :
- démangeaisons dans la bouche
- gonflement des lèvres, du palais, de la langue ou des joues,
- inflammation des gencives, de la muqueuse buccale et/ou de la langue
2. intestinales :
- douleurs gastriques, vomissements
- inflammation de l'oesophage (oesophagite)
- inflammation de l'estomac (gastrite), des intestins (douleurs abdominales, diarrhées aiguës ou chroniques, gastro-entérites, entéropathies ...)
Manifestations extra-digestives
- eczéma atopique sévère et/ou résistant aux traitements locaux
- eczéma de contact à la manipulation d'aliments
- rhinite et/ou conjonctivite à la manipulation ou après consommation d'aliments
- urticaire
- oedème de Quincke
- asthme, parfois asthme aigu grave
- choc anaphylactique
Quelle attitude adopter?
Le diagnostic d'allergie alimentaire, qu'il faudra différencier d'une intolérance, d'une fausse allergie alimentaire ou d'une autre affection susceptible de donner des symptômes identiques, doit être effectué par un médecin. Il nécessite souvent la réalisation d'un bilan allergologique afin que ne soient pas incriminé(s), et donc exclu(s) à tort, un ou plusieurs aliment(s).
Ces investigations permettront par ailleurs de préciser au mieux les formes et quantités éventuellement autorisées. Ainsi certaines substances allergisantes sont-elles détruites par la chaleur : l'aliment non toléré lorsqu'il est cru peut alors être consommé cuit. De même, certaines personnes pourront consommer des traces d'arachide dans un gâteau ou plat préparé quand d'autres devront les exclure de façon drastique.
Enfin, un diagnostic précis permettra d'éviter certaines approximations fréquentes. Rappelons par exemple qu'une allergie aux crustacés n'a aucun rapport avec l'iode, ou encore qu'on ne peut être allergique à "tous les conservateurs" ou "tous les colorants".
Toutes ces indications ont leur importance en termes de qualité de vie car, bien que des protocoles d'accoutumance à l'étude aient pu faire la preuve d'une efficacité pour certains aliments, le régime d'éviction reste le seul traitement disponible actuellement. Il impose notamment de prêter une attention particulière à l'étiquetage des produits alimentaires. L'intervention d'un diététicien peut s'avérer utile pour aider à conserver un régime équilibré. En France, l'accueil des enfants allergiques alimentaires dans les structures scolaires de restauration collective est facilité par la rédaction d'un Projet d'Accueil Individualisé.