Certaines allergies alimentaires ne se révèlent qu'à l'effort : seule la combinaison des deux est alors responsable des symptômes ...
Allergie à l'effort : une allergie alimentaire bien particulière
Une allergie alimentaire bien particulière
Ainsi l’AAIE est-elle une forme particulière de l’allergie alimentaire dont l'expression clinique survient au cours d’un effort physique, lui-même précédé de l’ingestion d’un aliment. En revanche, l’ingestion de l’aliment en cause et la pratique de l’activité physique réalisée isolément ne sont ni l'un ni l'autre à l’origine de la symptomatologie.
La définition de l'AAIE répond donc à des critères bien précis :
- l’ingestion de l’aliment sans effort est bien tolérée,
- l’effort non précédé de l’ingestion de l’aliment impliqué est également bien toléré,
- l’ingestion de l’aliment suivie d’un effort entraîne l’apparition des symptômes.
La première observation d’AAIE a été publiée il y a une trentaine d’année à la fin des années quatre-vingts. Alors que l’allergie alimentaire concerne de 2,5 à 3,4% des adultes et 6 à 8% des enfants, la fréquence de l’AAIE apparaît beaucoup plus rare puisqu’elle toucherait de 2 à 20 enfants ou adolescents / 10 000 dans différentes études japonaises.
Des signes cliniques classiques
Les signes cliniques de l’AAIE ne diffèrent pas de ceux d’une allergie alimentaire. Les signes cutanés sont toujours présents avec urticaire, œdème de localisations diverses (visage, mains, pieds…). Les atteintes respiratoires (dyspnée, douleur thoracique) et digestives (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhée) sont moins fréquentes. Plus rarement, on note un malaise, voire un choc anaphylactique qui constitue le tableau le plus grave.
L’intervalle entre l’ingestion alimentaire et le début des manifestations cliniques varie généralement de 30 à 120 minutes. Les symptômes cliniques apparaissent entre 5 et 50 minutes après le début de l’exercice.
La crise peut persister pendant 3 à 4 heures après arrêt de l’exercice.
Des facteurs modulant l'expression d'une AAIE
L’intensité des crises de l’AAIE varie d’un épisode à l’autre et de surcroît la récidive n’est pas forcément systématique. Diverses hypothèses sont évoquées : type et intensité de l’effort, aliment ingéré, médicaments pris concomitamment, facteurs individuels et facteurs liés à l’environnement.
1. Caractéristiques de l’effort : il est remarquable d’observer que le jogging, la marche, l’aérobic sont les activités sportives le plus souvent en cause alors que le vélo, le ski de descente, la natation sont plus rarement concernés. A ce jour, aucune donnée physiopathologique ne permet de l’expliquer.
2. Aliments : les crustacés et la farine de blé sont les deux aliments les plus fréquemment en cause dans l’AAIE. D’autres aliments peuvent toutefois être impliqués parmi lesquels on retiendra, sans être exhaustif, les suivants : céleri, pêche, tomate, raisin, oignon, pomme, fruits à coque, kiwi, poulet, escargot, graine de pavot, vin, maïs, céleri, lentilles … Les viandes sont exceptionnellement en cause (viande de porc).
3. Médicaments : la prise concomitante de médicaments comme les béta-bloqueurs, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion et l’aspirine ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont des facteurs de risque désormais connus de la sévérité des réactions allergiques alimentaires. Outre l’aspirine et les AINS dont le rôle aggravant dans l’AAIE a été démontré, les autres médicaments cités précédemment sont certainement à prendre en considération lors de l’AAIE.
4. Facteurs environnementaux et individuels : certains auteurs ont constaté l’influence de facteurs environnementaux comme la réalisation de l'effort en saison pollinique par une personne souffrant d’allergie aux pollens. A l'inverse certaines AAIE ne surviennent qu’en hiver. Des facteurs individuels comme le stress, le manque de sommeil, la fatigue, les périodes menstruelles peuvent favoriser la survenue d’une AAIE.
Une prise en charge adaptée
Une fois le diagnostic posé et l’aliment déclenchant identifié, il est conseillé d'éviter l'ingestion de ce dernier dans les 4 à 5 heures précédant un effort prévisible