Les allergies aux colorants alimentaires sont rares et difficiles à mettre en évidence. Celle au carmin de cochenille est la plus fréquente ...
Les allergies aux colorants alimentaires
Tout comme les autres additifs, les colorants obéissent à une réglementation très stricte harmonisée au niveau européen avec une liste limitative déterminée et selon une quantité maximale à utiliser
Classification des colorants
Les additifs autorisés sont dénommés par un E suivi d’un numéro permettant d’identifier la catégorie : 100 pour les colorants, 200 pour les conservateurs, 300 pour les anti-oxygènes… Les colorants sont ainsi répertoriés de E 100 à E 180.
Leur origine est variée, chimique ou naturelle, et dans ce dernier cas végétale, animale ou minérale. Selon leurs structures chimiques, on distingue les colorants azoïques (E 102 Tartrazine, E 110 Jaune orangé S, E 122 Azorubine, E 123 Amarante, E 124 Rouge cochenille A, E 151 Noir brillant BN) et les colorants non azoïques (tous les autres colorants).
Classification des colorants alimentaires autorisés:
Colorants de synthèse:
- E102 Tartrazine
- E104 Jaune de quinoléine
- E110 Jaune orangé S
- E122 Azorubine
- E123 Amarante
- E124 Rouge cochenille A
- E127 Erythrosine
- E128 Rouge 2G
- E129 Rouge Allura AC
- E131 Bleu patenté V
- E132 Indigotine
- E142 Vert acide brillant
- E151 Noir brillant BN
- E154 Brun FK
Colorants naturels:
- E100 Curcumine
- E101 Riboflavine
- E120 Cochenille
- E140 Chlorophylle
- E141 Complexes cuivriques des chlorophylles
- E150 Caramel
- E153 Carbo medicinalis vegetalis
- E160 Caroténoïdes
- E161 Xanthophylles
- E162 Rouge de betterave
- E163 Anthocyananes
Colorants minéraux:
- E170 Carbonate de calcium
- E171 Bioxyde de titane
- E172 Oxyde de fer
- E173 Aluminium
- E174 Argent
- E175 Or
- E180 Pigment rubis
Quid des allergies aux colorants alimentaires
Si l’intolérance aux colorants a occupé une place médiatique importante il y a quelques dizaines d’années, elle demeure toutefois rare.
Les symptômes cliniques sont principalement des signes cutanés avec eczéma, urticaire, photosensibilisation (jaune orangé S : E 110, érythrosine : E127), plus rarement des signes respiratoires avec rhinite et asthme, ou exceptionnellement des manifestations sévères comme un choc anaphylactique (Carmine : E120 , Safran : E100 , Annatto : E160).
Le colorant pour lequel des allergies sont le plus fréquemment observées est le carmin de cochenille ou E 120, colorant naturel extrait de la cochenille femelle, parasite du cactus du Mexique. L’allergène en cause est une protéine présente dans l’hémoglobine de la cochenille qui induit la fabrication d’anticorps allergiques ou IgE dirigées contre cette protéine.
Ces anticorps sont à l’origine des réactions cliniques (urticaire, oedème, choc anaphylactique) lorsque le sujet ingère des aliments contenant le colorant E 120 : confiseries, charcuteries, desserts lactés, sirops, vinaigre, boissons comme le Campari®, sans oublier les célèbres biscuits champagnes. Les tests allergologiques sont alors positifs comme sur la photographie ci-contre.
Enfin, le carmin de cochenille peut être responsable de maladies respiratoires allergiques professionnelles comme l’asthme chez des salariés exposés à cet allergène au cours de leur travail.
Si l’utilisation des colorants est très répandue dans l’industrie alimentaire ses effets secondaires, en particulier allergiques, demeurent rares.